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    Depuis le 13 septembre dernier, je travaille sur un nouveau poste, dans un nouvel établissement : je suis le responsable de la section jeunesse de la bibliothèque André Malraux, à Paris, dans le 6ème arrondissement.

    Je suis heureux parce que j'ai, pour la première fois, des responsabilités à la hauteur de mon diplôme, un DUT  obtenu lorsque j'étais emploi-jeune, il y a 15 ans, en 2001.

    Je me souviens : je travaillais dans une école primaire du 18ème arrondissement, dans le quartier de la Goutte d'Or. L'université René Descartes nous avait invité à découvrir son dispositif de formation continue.  Il y avait trois filières : l'informatique, l'animation et donc les métiers du livre. J'avais choisi les métiers du livre, sans être tout à fait sûr de mon choix, mais je n'étais sûr de rien.

    J'ai quitté mon poste en école primaire en 2002 hanté par la vision de centaines d'élèves en échec scolaire et persuadé de mon inutilité. Je suis devenu catalogueur un peu par hasard au service technique des bibliothèques de la Ville de Paris.  J'y ai passé près de trois ans dans un environnement accueillant et protégé, comme à l'abri, déconnecté volontaire de la réalité. 

    En 2005, j'ai passé un concours interne d'adjoint administratif pour encourager une collègue dans ses révisions : c'est moi qui ai réussi le concours et c'est comme ça que je suis devenu secrétaire dans un service de la Direction du Patrimoine et de l'Architecture. J'avais l'idée de revenir un jour en bibliothèque. J'ai passé les concours dans ce but, je les ai tous ratés.

    Six ans plus tard, en 2011, j'ai bénéficié d'un détachement pour travailler à la Médiathèque Marguerite Yourcenar. C'est là que ma carrière a réellement débuté. J'ai commencé comme magasinier, puis j'ai réussi un concours interne et je suis devenu responsable de l'action culturelle à la bibliothèque François Villon.

    Là-bas, je n'ai pas eu d'équipe à diriger. Au début, cela m'a rassuré. Ensuite, j'ai fini par le regretter.

    Aujourd'hui, j'encadre sept personnes. C'est totalement nouveau pour moi. Je n'ai jamais eu autant de choses à faire et je trouve ça très stimulant.

    J'ai évité ce mois-ci de peu un arrêt pour épuisement professionnel. J'ai eu la chance de suivre une formation qui m'a permis de comprendre ce vers quoi je me dirigeais si je ne changeais pas ma relation au temps et si je ne me recentrais pas sur moi-même. J'ai retrouvé le temps de lire et d'écrire. Parfois, je me dis que c'est maintenant que ma vie commence. Je viens d'avoir quarante-cinq ans.

    Il y a quelques jours, j'ai lu un très court texte de François Le Lionnais intitulé La peinture à Dora, qui m'a conforté dans l'idée que la mémoire et la culture, avant d'être synonymes de pédanterie, étaient un accès privilégié au bonheur, au partage et à la jouissance.

    C'est pourquoi je vous souhaite, pour finir, de joyeuses lettres.

     

     


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