• La ballade du condamné

    Ce jeu ressemble beaucoup à celui du pendu

    Il diffère cependant en ceci que le but est de deviner non pas un mot mais une phrase entière et que, pour deviner cette phrase, on passe par l'écriture et non simplement par l'alphabet.

    Pour commencer, comme pour le jeu du pendu, on présente la phrase mystère sous forme de tirets, chaque tiret représentant une lettre et chaque mot étant séparé d'un autre par un espace.

    Par exemple, la phrase Rodrigue, as-tu du cœur ? sera présentée comme suit :

    - - - - - - - -    - -    - -    - -    - - - - -     ?

    et la phrase Je t'aime plus qu'hier et moins que demain. donnera :

    - -    -    - - - -    - - - -    - -    - - - -    - -    - - - - -    - - -    - - - - - -    .

    Comme illustré par ces deux exemples, on n'indique par écrit ni les signes de ponctuations (à l'exception du point final), ni les tirets, ni les apostrophes*

    Les joueurs obtiennent des indices en proposant des phrases de leur invention qui leur permettront de trouver des lettres bien ou mal placées à l'intérieur des mots de la phrase.

    Pour être valable, une phrase proposée doit cependant respecter la contrainte suivante : le nombre de mots, le nombre de lettres de chaque mot et enfin l'ordre des mots doivent être exactement identiques à ceux de la phrase à deviner, de sorte que les deux phrases puissent s'emboîter l'une dans l'autre.

    Il n'est pas nécessaire en revanche de respecter la ponctuation finale. Ainsi, dans le cas du premier exemple, les phrases proposées par les joueurs ne seront pas obligatoirement des questions.

    Le joueur qui fait deviner indique, pour chaque proposition, les lettres bien et mal placées à l'intérieur de chaque mot. On poursuit de la sorte jusqu'à résolution de l'énigme.

    Le premier qui trouve la phrase mystère est déclaré vainqueur si l'on estime absolument nécessaire d'en désigner un.

    Exemples de phrases valables :

    - pour Rodrigue as-tu du cœur ? : Pourquoi as-tu le blues ? 

    - pour Je t'aime plus qu'hier et moins que demain : Il y aura plus de lune au matin des rennes. / On a tous fumé du bois au chêne des poètes**.

     

    *on pourra, si besoin, donner ces informations en cours de jeu

    ** les exemples ci-dessus sont tirés d'une séance d'atelier d'écriture animée il y a vingt ans dans le foyer d'une résidence universitaire du 12ème arrondissement de Paris. Les phrases à deviner avaient été choisies par bibi et, sur les trois phrases inventées, les deux premières sont l'oeuvre d'une étudiante en anglais qui s'appelait Elina et la troisième d'une étudiante en sciences dont j'ai oublié le nom. Elles ont été publiées dans une éphémère revue qui s'appelait "La nuit", parce que le premier numéro avait été créé en une nuit par quelques étudiants de la résidence.

     

     

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