• Je me souviens du vélo de Sami Frey

     

    Voici le deuxième et dernier texte d'introduction avant la présentation proprement dite de "Jeux me souviens" (par rapport au mois d'août, j'ai juste modifié la fin)

     

     

    Je me souviens du vélo de Sami Frey

     

     

    En 1989, j'étais Lycéen en Terminale, faisais beaucoup de sport et m’intéressais assez peu à la littérature même si j’essayais chaque jour de me persuader du contraire. C’est donc par accident, grâce à un article du journal l’Équipe, que je découvris l'existence de  Je me souviens.

     

    L'article était consacré à l'adaptation au théâtre par Sami Frey du livre de Georges Perec, plus particulièrement aux efforts physiques consentis par le comédien pour la préparation de son rôle. En effet, seul sur la scène, juché sur son vélo, il lui fallait pédaler soir après soir tout le long du spectacle, ce qui donnait à sa performance une valeur sportive qui ne me laissait pas indifférent.

     

    Cette année-là, le nom de Perec ne représentait rien pour moi. Je n’avais pas encore lu Un homme qui dort¹, ni même Lena². Aujourd’hui encore, j’ai du mal à admettre l’idée que je venais, sans le savoir, de retrouver l’ami inconnu.

     

    Plus tard, j'ai eu l'occasion de voir un extrait de la pièce filmée à l'Opéra Comique (ou peut-être avais-je pris en cours de route la représentation diffusée dans son intégralité). J'ai vu Sami Frey monologuer de sa voix douce et profonde. A l'arrière plan, un décor de montagnes donnait l'impression que la bicyclette survolait les cimes. Le jeu d'éclairage et la musique achevaient de donner à la scène un air mystérieux et féerique.

     

    Je ne restai pourtant guère longtemps devant le poste, très vite déconcerté par cette poésie anaphorique et ces souvenirs qui n'étaient pas les miens. Bien des années plus tard, je ne fus guère plus inspiré par le livre.

     

    J'ai aimé passionnément Un homme qui dort. Je n'ai longtemps pas su quoi penser de Je me souviens.

     

    Il y a bientôt quatre ans, une collègue bibliothécaire m'a conseillé le livre de Joe Brainard dont Perec s'était inspiré. J'ai suivi son conseil, et c'est en commençant la lecture de I remember que, dans ma tête, tout s'est éclairci.

     

     

    ¹Edition Folio du roman imprimé pour la première fois en septembre 1990.

    ²Je suis sûr de l’avoir lu étudiant, dans une rame du RER C.

     

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