• Deux ou trois verres que je sais d'elle

     

    Carnet n°2, début octobre

    Il s'assit au comptoir et commanda un café serré. Tandis qu'il patientait, l'idée lui vint que peut-être une personne seule assise dans l'ombre le radiographiait. Il esquissa un sourire ironique et pivota sur son siège pour observer la salle. Comme il l'avait pensé, à cette heure matinale, il ne voyait que des travailleurs plus ou moins éveillés comme lui et fonctionnant sur batterie rechargeable à la caféine.

    Certes, le lieu n'invitait pas au romantisme le plus échevelé et, dans le fond, ce n'était pas pour lui déplaire.

     

    *

     

    Carnet n°1, fin septembre

    La voiture ralentit et s'engagea sur la voie d'accès à l'aire d'autoroute. Son conducteur, rompu de fatigue, s'octroyait enfin une pause. A côté de lui, la passagère dormait depuis un moment, la bouche entrouverte, la tête penchée sur le côté, en appui sur un petit coussin qu'il jugeait inconfortable. Il esquissa un geste attendri, puis étendit le bras pour se saisir du sac de voyage qui contenait le thermos et se servit une tasse de café encore chaud. Enfin, il bascula le siège légèrement vers l'arrière, ajusta le col de sa veste et ferma les yeux sans plus se préoccuper du reste. 

     

    *

     

    Carnet n°2, fin novembre 

    Ce soir, je me pocharde et m'imagine en pictogramme pansu indiquant la route pour retrouver la joie de vivre.

     

     

     

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