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    Ah Jojo / Laïa Okaparka

    Edit : d'après le texte de la chanson Djadja, de Aya Nakamura.

    J'ai retouché le titre et la mention de l'auteure fictive qui ne me semblaient plus utiles.

    L'idée était de m'intéresser aux paroles d'une chanson d'une artiste en vogue et un peu controversée en raison de la qualité diversement appréciée de ses textes, puis de voir ce que je pouvais en faire. Au début, uniquement par jeu et un peu par plaisanterie, et puis aujourd'hui, même si je suis toujours peu convaincu par  les talents d'écriture d'Aya Nakamura, j'ai préfèré retirer tout ce qui relevait du clin d'oeil inutile et empêchait mon texte d'exister par lui-même.

     

    Jojo

     

    J’me sens flapi, quel pastaga !

    Je vois des failles si grosses vers quoi ?

    J’me sens pas prêt, j’encours l’après.

    Mais j’aval’ pas dix mètres à pied, fais chier

    Et comme en soi on se sent si vieux

    T’aspires à quoi, qu’on ne boive plus jamais ?

    Je pourrais licher, mais c’est plus par plaisir

    Selon mes humeurs, tu trinquais toi aussi

     

    Jojo,

    C'est quand demain Jojo ?

    Je suis pas bien Jojo. J’rentre en catimini et ça n’aide pas

     

    Tu prends sur toi, j'te sers mes mots indigents

    J'suis pas autonome, j'peine à garder le moral

    Tu râles parfois, je sais

    Tu lâches parfois, je sais

    Tu étais ma joie, tu atténuais mon enfer

    Tu étais drôle, tu ne sais plus quoi faire

    Pardon...

     

     

     

     

     


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  • Aujourd'hui, un petit hommage à la bibliothèque Italie où je travaille. Quand je suis arrivé là-bas, j'ai découvert "Les mystères de Harris Burdick", un album de Chris Van Allsburg. La section jeunesse avait organisé un atelier d'écriture à partir de ce livre et c'est ainsi que des ados ont écrit des nouvelles inspirées des dessins de l'album.

    J'ai écrit à mon tour une nouvelle à partir d'une de ces illustrations. Si toute ressemblance avec un confinement serait indépendante de ma volonté, je ne peux pas être aussi affirmatif à propos de mon inconscient !

     

    Autre lieu, autre temps

     

    http://blog.ac-versailles.fr/ducotedechezandre/public/harris_burdick/autre_lieu.jpeg

    S'il y avait une réponse, c'est là qu'il la trouverait

      

              Ce fut au sortir d'une nuit agitée, aux premières lueurs d'un matin d'orage que l'humeur d'Abigail Thompson s'altéra.

             

              Les grandes vacances commençaient à peine et les grandes plaines du Missouri subissaient déjà les assauts de la canicule. Au lieu de se lever et de descendre dans la cuisine préparer le petit-déjeuner comme elle en avait l'habitude, Abigail referma les yeux et partit rejoindre en rêve ses deux enfants et son mari en partance pour une destination inconnue. Dans cette réalité parallèle, Richard était un mari prévenant, leur progéniture deux jeunes garçons éveillés et attentifs, et la famille partait à bord d'un radeau à voile monté sur quatre roulettes explorer un monde nouveau sur un réseau de chemin de fer traversant les mers et les océans (ivresse des immensités marines et confort de la sécurité du rail).

     

             L'expédition promettait de durer de longues semaines, et pourtant, il semblait qu'elle touchait déjà à sa fin. C'était du moins ce qu'affirmait Richard Thompson, pointant du doigt à l'horizon un palais aux dimensions extraordinaires. « J'ai construit pour vous ce palais » expliquait-il, « mais c'était en un temps très reculé, dont je ne me souviens plus ». Abigail n'avait jamais été si fière de son mari. Les enfants écoutaient avec gravité. L'orage cependant menaçait et leur confortable embarcation leur parut soudain bien fragile. Bientôt, il fallut admettre que si près du but, ils n'étaient pas sûrs d'arriver à bon port. Une autre question avait surgi dans l'esprit enfiévré d'Abigail : qui était vraiment Richard Thompson ? Simple ouvrier agricole alcoolique et violent ou bien bâtisseur de châteaux et de cathédrales ? Elle interrogea silencieusement son mari du regard, qui regardait lui-même le palais briller de tous ses feux sous les assauts répétés de la foudre et du tonnerre. S'il y avait une réponse, c'est là qu'il la trouverait.

     

            Quand Abigail rouvrit les yeux, le silence régnait dans la maison de bois au milieu des champs. Elle descendit l'escalier. Personne. Elle remonta frapper à la chambre des enfants. Pas de réponse. Elle ouvrit la porte : les deux garçons gisaient dans leur lit tâché de sang. Abigail porta les mains à son visage : elles étaient ensanglantées. L'effroi ne la quitta plus. Où était Richard ? Elle se souvint avoir quitté le lit conjugal sans même se soucier de sa présence. Elle retourna dans la chambre, prit soin d'en fouiller tous les recoins, et finit par retrouver sous le sommier la tête, séparée du tronc, qui avait roulé sur le sol et la fixait de ses yeux interrogateurs. Abigail se redressa. Elle pouvait s'allonger et refermer les yeux, elle avait ce pouvoir sur la réalité et sur les choses.

     

             Abigail Thompson et ses enfants furent retrouvés morts par les voisins inquiets de ne plus avoir de nouvelles. On ne retrouva jamais le corps de Richard Thompson.

     


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  • Voici la troisième et dernière strophe. L'invitation au Voyage, c'est fini !

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    L'invitation au voyage (3ème et dernière partie)

     

    Là-bas, sur les eaux 

    Flânent les bateaux

    Aux trémulantes humeurs

    Le pays est sûr

    Passent les blessures

    Et l'amertume, et les heures

    Les astres, exaltés,

    Rehaussent les nuées

    Les sentes et les artères

    Le réel s'apprête

    L'heure se répète

    Et le malheur s'exaspère

     

    Là est le zèle, la beauté

    Le luxe, la légèreté

     

     

     

     

     

     


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